28 avril 2006

A la découverte de la nuit japonaise

Le second week-end sur les terres ancestrales du Japon fut l'occasion de découvrir les bars et les clubs de Tokyo. Il ne s'agit a priori que d'un avant-goût et j'espère rapidement repérer d'autres coins où la bière (ビエル) coule à flots. C'est party ! (oui facile...)

21/4/2006 - Jour 12
La veille, Asano m'avait demandé si je comptais faire quelque chose de particulier ce vendredi soir et au vu de mon air dubitatif, il me proposa derechef de sortir dans un bar traditionnel japonais. Le lendemain nous nous rendîmes lui, un de ses compatriotes et moi-même à 30 minutes de marche du campus (nous nous sommes un peu perdus dans les dédales de rues et de ruelles, même les japonais ont des difficultés dans cette densité énorme d'habitations) sur les lieux convoités. Alors ça déconne pas, il faut enlever ses chaussures, les placer dans un sachet plastique et les emporter avec soi jusqu'à sa table : les chaussettes doivent être impec, vous pouvez puer des pieds mais aucun trou ne sera accepté ! Puis on vous fournit une serviette chaude et humide pour vous laver les mains. J'ai laissé évidemment Asano commander pour moi : un plat de sashimi 刺身 et un autre de viandes grillées. A part les ventouses de poulpes violets, j'ai absolument goûter à tout et boudiou, c'est pas dégueulasse !

Vint le sake : 1 bouteille pour 3, la bière précédente avait déjà bien attaqué mes hôtes. Il faut vraiment croire que les japonais ne supportent pas l'alcool -et ce pour une histoire d'enzymes si j'ai bien compris- car très rapidement ils rigolaient tout le temps pour n'importe quoi. A la fin on a encore pris 3 petites bouteilles de liqueurs : 60% d'après l'étiquette !! Encore aujourd'hui j'y crois moyen car j'ai souvent du mal avec les alcools forts.

Conclusion : oishii sake ga desu ! Je suis pas sûr de la contruction grammaticale mais en gros le sake c'est bon, buvez-en.

La rentrée s'est faite en train car mon coloc était incapable de se souvenir du chemin, non pas qu'il était complétement caisse, mais il est vrai que 50 min à pied cela fait un peu long.

Des noddles et puis au dodo le sumo !

22/4/2006 - Jour 13
Ce jour là je voulais voir un concert, tâter du son nippon. Je me suis décidé pour le Crocodile qui ressemble à un caf'conc avec une déco assez classe et une ambiance assez jazzy. D'ailleurs le groupe qui jouait ce soir là sonnait jazz-ska-"musique de la croisière s'amuse". Son nom, je sais pas vraiment, quelque chose comme ヒルタナユミと魅惑の東京サロン mais me demandez pas de traduire, jetez plutôt un oeil sur leur site. Tout le monde était assis et tapait des mains. J'ai dû boire 2-3 bières, servi par 15 barmans. Il me reste un mot à l'esprit, chaleureux : j'ai passé un agréable moment. Le point négatif c'est le prix, plus de 5000 ¥ ce qui représente plus de 35 euros. J'espère trouver rapidement une scène rock avec des prix un peu plus acceptables !

Note : le Crocodile se situe dans le quartier de Shibuya et j'étais passé devant totalement par hasard la première semaine de mon séjour au Japon sans savoir qu'il s'agissait d'un bar ou d'un restaurant à poulpes. La preuve en image :


Plus de 35 euros dépensés à 23h passé, le dernier train vers minuit, pour moi il était clair que j'allais rentré sagement chez moi pour me lever tôt et faire la visite de Kamakura. Or une fois arrivé à la station de train, je tombe sur mon maître de stage, Marc, en compagnie d'un de ses potes. A croire que Tokyo est un village... Leur projet était de faire le tour des boîtes jusqu'au petit matin. Comment n'aurais-je pas pu m'inscruter ??? Je suis loin d'être attiré par les bars boîtes en général mais il hors de question de louper des occasions comme celle-ci sous prétexe de pédantisme, "non, écoutez ce genre d'endroits et la musique qui y passe c'est de la merde et moi j'écoute que du Bach !". Je confirme que la musique est à chier et qu'une boîte japonaise ressemble à une boîte française à quelques exceptions près...

Le quartier où tous les étrangers se retrouvent pour s'amuser, voire plus si affinités, se situe à Roppongi 六本木. Depuis mon arrivé je n'avais quasiment pas vu de "white & black people", j'ai trouvé leur repère : entre les gros blacks baraqués qui sont chargés de rabattre les fêtards dans les différentes discothèques qui pullulent, le plus souvent on tombe sur une bande de GI gonflés aux OGM américains.

Une fois notre groupe au complet -composé de 6 frenchies et 1 espagnol, il nous manquait plus que les OGM...- nous nous sommes rendus dans un bar au rez-de-chaussée d'un immeuble fraîchement construit (qui donne le vertige rien qu'en le mattant d'en bas) où tous les traders viennent discuter actions, vérités et bourses. Il y avait du lourd dans cet endroit, ça puait le pez.

Le second lieu de notre pèlerinage clubesque fut le Muse, un bar boîte tout ce qu'il y a de plus discothéque dans sa définition où la musique a le don d'être complétement insipide mais a le mérite de faire bouger les popotins bridés et s'agglutiner les tas de muscles occidentaux à la recherche des thons roulés façon sushis. J'ai d'ailleurs eu une discussion très enrichissante avec Antoine -qui a passé 1 an sur Strasbourg et qui est un des colocataires de Marc- à propos des japonaises : si vous aimez vous faire chouchouter par votre petite femme, si vous n'aimez pas être contredit, si sexuellement parlant vous avez des tendances nécrophiles, la femme japonaise est faite pour vous ! Non, il est apparemment bien rare de tomber sur une fille qui a du caractère. En tout cas le lieu ne s'y prêtait pas, encore que...

Taeko, 28 ans, adore le cinéma français, j'ai discuté près d'une heure avec elle, elle attendait que son copain rentre de je ne sais quelle contrée. Elle a été sans doute l'exception qui a confirmé la règle. Elle m'a invité à aller voir du sumo en ce joli mois de mai. En verra bien si cela se réalisera en tout cas les japonaises sont sympas, dans tous les sens du terme.

Rentré par le premier train à 5 heures du mat', je n'ai toujours pas vu Kamakura à ce jour.

Visite du campus

Allons visiter l'université où j'effectue mon stage de Master 2 Informatique (on peut pas être parfait...). Rappel : en cliquant sur ce lien, vous pourrez zoomer à votre convenance sur l'image satellite du campus.

Pour commencer une devinette : à quoi sert l'appareil suivant ?

Au choix :
  1. il s'agit d'une radio datant des années 60,
  2. c'est une balance très très précise ayant un aspect rétro mais qui coûte bonbon,
  3. c'est le premier routeur japonais développé dans les locaux même de cette université.

Pas évident.

Si je n'avais pas vu les étudiants s'en servir, je pense que j'aurais mis du temps à comprendre son utilité.

La réponse : un micro-onde ! Ouaip ok, je comprends, ce jeu était à chier...

On enchaîne avec des photos, pour oublier....

Une vue d'ensemble du campus : c'est ce que je vois de la fenêtre de la salle où mon poste se trouve. Pas mal, non !? Et encore il faisait moche ce jour là. Au premier plan vous pouvez voir la cantine ou plus exactement le bâtiment où se situent les cantines car au Japon la libre concurrence prévaut. C'est exactement le même système pour les trains où plusieurs sociétés se partagent les lignes : pour aller à Tokyo centre, je peux prendre un seul train qui se mute en métro au bout de x stations et la ligne en profite pour changer de propriétaire. Je vous laisse imaginer le bordel lorsque vous vous retrouvez dans une grosse gare où plusieurs lignes se rejoignent et qu'il faille payer son ticket dans une machine appartenant à la bonne compagnie. Enfin bref, les japonais sont tarés...

Un zoom sur la terrasse d'une des cantines : rien à dire, il s'agit d'un cadre agréable sauf...

...quand on tourne la tête ! Les bâtiments ne sont pas forcément récents.

Et l'intérieur fait un peu cheap.

Voici les poubelles en carton pour pouvoir trier les déchets -ceux qui brûlent, les plastiques, les canettes (car tout est canette au Japon), les bouteilles style Evian. On remarque dans le fond le sublime micro-onde et au niveau du ballon orange se situe ma place.

Et pour finir, une image prouvant que le ménage ne s'effectue qu'une fois par an (et apparement la semaine de mon arrivé correspondait avec ce grand et unique ménage de printemps, on remarque l'efficacité du nettoyage...).

Alors bien entendu sur ce campus qui est un institut technologique on trouve très peu de demoiselles. Avant 11h du mat', il n'y a généralement personne mais ils se rattrapent en restant tard le soir (aux alentours de minuit je présume). Il en est quasiment de même avec les étudiants étrangers sauf qu'ils arrivent vers 14h et repartent vers 17h après un bon doom-like. On peut trouver certains japonais endormis sur leur bureau pendant 3-4 heures, dès fois il est impératif d'avoir un casque sur les oreilles car les discussions sont animés et un japonais qui rigole, rigole fort.

Ouaip, j'aurais pu trouver pire comme stage.

Colocation franco-sino-japonaise : rires, nouilles et compagnie

Je vais ici avoir le plaisir de vous présenter mes colocataires avec lesquels je partage un appartement situé à moins de 20 minutes à pied du Tokyo Institute of Technology (où j'effectue mon stage de fin d'année) à Yokohama 横浜. Pour un aperçu dans Google Map rendez-vous à ce précédent post.

Tout d'abord quelques images du lieu où je vis -et je tiens, s'ils nous regardent, à remercier le professeur Sato et le professeur Kagawa de m'avoir fourni un toit, un futon et des tongs pour la durée de mon séjour.

Bin voici un évier, un frigo, un micro-onde, du liquide vaisselle, du sucre, du sel, des tasses, de l'alu -c'est fou !-, une pomme, du poivre, des tiroirs, des assiettes, des éponges, un sèche-vaisselle, une serviette, du Nescafé en haut vers la droite, du nuoc mam, une tâche sur la porte gauche du placard de l'évier, en bref, une cuisine.

La salle de bain, classique, à part une baignoire que l'on devine particulière, plus profonde, plus cubique, plus japonaise en somme...

Des toilettes (toire トイレ) avec un système ingénieux de chasse d'eau : une fois tirée, le petit robinet que vous apercevez remplit le réservoir et vous permet de vous rincer les doigts ! Simple, efficace, j'adore.

Le salon. A noter les bretzels sur la table faisant -ou ayant fait- parti de mon kit de survie (merci Fleur !!!!). 

Ma chambre vue du salon qu'un des chinois, Li Xin, partage avec moi : les lits superposées ça me connaît, 20 ans d'expérience mon gars. Et ouaip je suis pas une tafiole ! Bon par contre le futon il est tout dur...

C'est un peu sombre, on voit pas très bien mais cette photo est le reflet de ce Japon mystérieux et onirique, cette terre des samuraï, des cerisiers et des karaoke géants. J'ai appelé cette oeuvre "Tong sur balcon". Magnifique, saisissant...
Détails à la con : l'appartement se situe dans une sorte de cité HLM -sans les voitures qui crament-, comporte 3 chambres avec lits superposés et a une superficie d'environ 60 m². Près de 5 paires de tongs sont disponibles à l'entrée ainsi que 6 ou 7 parapluies. Toutes les portes sont coulissantes exceptée celle des toilettes.

Passons désormais à la présentation de mes colocataires. Une remarque préalable, ils ont tous le même âge que moi, 26/27 ans, ni juu roku sai/ni juu nana sai ニ十六歳/二十七歳.

Tout d'abord Asano, le japonais originaire de Nagano 長野. Je ne sais exactement quelles sont ses études, quand je suis passé dans son bureau la dernière fois j'ai remarqué un bouquin sur la mécanique des fluides. En tout cas il est thésard. Je le considère comme mon prof de japonais attitré et il parle très bien l'anglais ce qui est plutôt rare. De plus il a étudié en 2 ans 5 langues dont le français, l'allemand, le chinois, l'espagnol (ou l'italien), il s'est déjà rendu en Europe et en particulier à Paris pendant 3 jours. Capable de manger des nouilles en couvrant le son de la télé, ses reniflements sont tout aussi fameux mais des experts dans l'exercice se trouvent par milliers dans les rames de tous les trains japonais.

Han Hao, un des chinois qui a eu 27 ans aujourd'hui. Marié depuis 2 ans il parle malheureusement peu l'anglais. Il tente d'apprendre quelques mots en français et cela donne lieu a de bonnes tranches de rigolades. Sous ses aspects très sérieux, il est du genre farceur. Un bon gars comme on en voit rarement. Aucune idée sur ses activités au Japon.

Li Xin, le premier chinois que j'ai rencontré. Il étudie la mécanique des gaz ou quelque chose dans le style. On dort dans la même chambre, parle plutôt bien l'anglais, fume des cigarettes 12 fois moins fortes que les miennes -mon tabac Drum lui a fait tourner la tête. Grâce à lui je sais comment me rendre dans les coins paumés soit pour faire ma Alien Registration Card (ma carte d'étranger), soit pour trouver les lieux où les étudiants japonais répétent le samedi (je parle évidemment de musique). Il est le seul à avoir écouté les Crocodiles et ce de manière très attentive. Il avait l'air positivement positif et il ne s'agissait pas de politesse. Il m'a d'ailleurs conseillé de ramener la démo lorsque je rendrai visite aux groupes nippons. L'an prochain j'irai en Chine, on aura 1 milliard de fans.

Il est vrai qu'ils regardent souvent la télé mais il faut savoir qu'il n'y a pas franchement d'autres activités dans le coin. Je la regarde avec eux et je dois avouer que cela m'apporte plusieurs choses :
  • je découvre la télé japonaise et leurs émissions de cinglés (j'y reviendrai dans un prochain post) et du même coup certaines de leurs moeurs,
  • cela me permet d'entendre du japonais et d'apprendre avec l'aide de mes coloc du vocabulaire,
Je ne sais que rajouter de plus. Cela rigole, parle japonais, anglais, chinois, français, espagnol, italien, allemand, alsacien, turque, koréen, non, je pense que je n'aurais pu tomber sur meilleur endroit. En 3 mots, ça déchire la chatte.

Pour terminer, la colocation en pleine action !

20 avril 2006

J'ai testé le camembert japonais

Quand il pleut et qu'il vente à mort, on s'occupe comme on peut. Ainsi j'ai goûté au camembert japonais. Voici notre bon vieux fromage qui pue à la sauce nippone :

Première remarque : il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Bien que le packaging donnait illusion avant ouverture d'une taille somme toute acceptable, on constate que les multiples emballages laissent place à une portion quasi-ridicule. A 2-3 euros le frometon, en tant que français, on se sent un peu lésé.

Venant en à la dégustation : un poil trop salé et -c'est une question de goût- je l'aurais préféré plus ferme.

En conclusion : le Japon n'est pas la bonne destination pour le fromage.

Prochainement je testerai la choucroute avec des baguettes !

19 avril 2006

Yokohama 横浜 et China Town 中華街

Dimanche le 16 avril 2006, je suis allé à Yokohama 横浜 pour voir China Town 中華街 -et l'océan pacifique. Au départ je voulais me rendre à Kamakura 鎌倉, un lieu qui d'après les descriptions que j'en ai eu vous fait retomber dans le japon médiéval avec ses temples à profusion. Malheureusement le temps pourri m'a fait renoncé à cette idée.

Retournons à Yokohama : voici la localisation de la gare où je suis arrivé et voici l'entrée de China Town. A noter : devant la gare se dresse un énorme gratte-ciel. Sachant qu'il est au bord de l'océan, il est d'autant plus impressionnant. Sans parler de la roue géante un peu plus loin mais je vous laisse constater par vous-même à travers les quelques photos suivantes.

A la sortie de la gare, un énorme bloc de poutres et de béton !

Un bâteau sympa pour se détendre le week-end le long de la côte.

Pour ceux qui aiment s'envoyer en l'air.

On voit super bien l'océan pacifique, ça fait rêver !

Une des entrées de China Town.

Ma foi, cela ressemble à un temple chinois...

A mon avis il s'agit d'un animal mythique et il ne m'a pas l'air très amical.

Il existe des djembefolas chinois...

Une rue de China Town.

Des cuistos chinois en plein travail (j'adore mes commentaires sur les photos...).

De Shinjuku 新宿 à Shibuya 渋谷

Voici rapidement le trajet que j'ai effectué le samedi 15/4/2006 au travers quelques vues satellites. N'hésitez pas à jouer avec le zoom si la vue est trop éloignée. Tout d'abord Shinjuku 新宿 où j'ai acheté mon appareil photo, puis le parc Yoyogi 代々木公園, la rue Harajuku 原宿 et enfin Shibuya 渋谷.

A priori c'est le quartier pour faire la fête : promis j'y retourne un samedi soir et je teste les dance-floors !

Ma tête

De l'auto-frime shamesque :

Après on s'étonne que les japonaises ne soient pas folles de mon corps ! Avec une tête comme celle-là...

18 avril 2006

Où me trouver au Japon ?

Cliquez simplement sur les liens.

Tout d'abord l'endroit où je vis et le campus où j'effectue mon stage.

Note : les vues sont centrées exactement sur les endroits indiqués. Utilisez simplement le zoom si la vue est trop éloignée.

17 avril 2006

Résumé de mon arrivé

Une semaine que je suis au pays du soleil levant, Nihon 日本 (où 日 signifie "soleil" et 本 "origine" ou "livre"), le Japon. Je vais ici résumer mon arrivé et mes premiers jours dans ce sumo bordel.

9/4/2006 - Jour 0
Tournée des bars, derniers au-revoirs puis les derniers préparatifs. Fainéant comme je suis, je décide de prendre un taxi et c'est pas donné !! 13,80 euros !! 3 voire 4 bonnes bières pour faire 15 minutes de voiture ! Fait chier sa mère la pute ! Enfin passons...

En attendant la navette qui doit m'amener à Francfort, j'ai la désagréable sensation d'avoir oublier d'éteindre une plaque de ma cuisinère. C'est complétement con, je sais, mais ce détail a réussi a me faire encore plus flipper. Heureusement je trouve le moyen d'envoyer un sms à Clément, l'un des gardiens de mon appart. L'angoisse redescendue d'un cran, je monte dans ce bus direction tsunamis et tutti quanti. Le trajet s'effectue assez rapidement mais une fois entré dans l'aéroport je n'ai qu'un mot à l'esprit : monstrueux !

J'installe mes bagages dans un quadri-diable fort pratique, j'escalade un escalier électrique (un escalator je crois...) et j'effectue de sublimes épingles à cheveux entre les voyageurs de tout bord à travers l'aéroport tout entier pour comprendre son fonctionnement (1ère fois que je me retrouve seul dans un tel endroit). Au bout d'une demi-heure, je vois comment cette structure avale les gens et je commence à me recentrer sur mon corps déjà fatigué (ben oui après une nuit blanche faut pas s'étonner). Et là c'est le drame, j'ai envie de pisser ! Et comment qu'on fait avec ses 10 000 affaires qu'on veut pas qu'on vous chourre une fois la quéquette à l'air ?? Et puis il est peu pratique d'emmener un engin -le quadri-diable, pas ma quéquette- qui passe difficilement les portes avec 25 283 hommes qui attendent eux aussi la vessie pleine devant, derrière et sur les toilettes mais qui, eux, ont eu la bonne idée d'être accompagnés par une femme (ils les ont peut-être loué, j'en sais rien) qui garde les précieuses affaires. Bref, je décide d'attendre l'enregistrement de mes bagages, dans une bonne heure... :(

Enregistrement, OK, pipi, OK, vérification du passeport, OK, fouille corporelle, OK, embarquement, OK. Prêt pour le décollage, ignition, GO !!! Et pour le coup, le voyage en avion ne m'angoisse pas le moins du monde. Je suis assis entre 2 femmes dont l'une plutôt pas mal, peut-être la vingtaine, plutôt sympa dans le peu d'échange que nous avons eu. Et oui car la fatigue aidant, je comprenais pas grand chose et surtout je parlais comme une merde !

10/4/2006 - Jour 1
4 heures avant l'arrivé à Tokyo 東京 : j'ai pas vraiment dormi et pire, j'ai des brûlures d'estomac ! Et pas des brûlures de pédé !! Un mal qui vous ronge les tripes à vous faire chialer Mister T. Alors pour la discussion avec la gentille demoiselle sur ma gauche, c'est encore plus raté !

15 minutes après l'atterrissage, je me dirige à l'infirmerie : premier choc culturel ! Comment faire comprendre que ton bide se consume, que tu as la gerbe, des bouffées de chaleur et que tu tiens plus sur tes jambes ? J'essaie l'anglo-frenchie + "bouquin que t'as pas lu mais qui est super utile car cest un guide pratique franco-japonais que tu peux même sortir des phrases pour niquer". L'attentionnée infirmière me donne 2 médoc à avaler qui ne feront aucun effet à part un "beuark !" de dégoût : le Japon, les meilleurs pharmaciens au monde, peut-être, mais niveau goût il y a du progrès à faire !

Le stade ultime de l'horreur : la vérification du passeport ! 45 min à 1h d'attente !! Je ne sais pas comment j'ai réussi à tenir debout ??! A 10 minutes de la fin de la file je commence à avoir des soubresauts vomitifs. J'ai de plus en plus chaud, je m'imagine dans le métro de Tokyo pendant 3-4h avec cette valise aussi énorme que Carlos sans la chemise à fleurs, d'ailleurs elle est où ma valise, cela fait bien 1 heure que j'ai débarqué, les personnes ayant été dans le même vol que moi sont déjà toutes passées, je voyais mon ex-voisine de gauche avoir bien 20 min d'avance sur moi, elle m'a même fait signe de la rejoindre mais j'ai refusé, je ne saurais dire exactement pourquoi...

Je suis passé, une jolie japonaise en tenue m'attend avec ma valise, je me dirige vers la douane, les flics sont de bonne humeur, charmants, polis. Dans le hall d'arrivé c'est super calme, un peu comme la gare de Strasbourg un dimanche aprem. Je vais voir une buraliste pour acheter une carte téléphonique, elle prend son temps pour m'expliquer, de toutes façons je suis le seul client. Je contacte Marc Salvati, mon maître de stage, je lui explique rapidement mes déboires et je l'informe que je vais un peu souffler dans cet endroit calme avant tout train, navette ou métro.

Mission n°1 : arriver à Tokyo entier. Mission terminée.
Mission n°2 : contacter "the Stage Master". Mission accomplie.
Mission n°3 : rejoindre "the Stage Master" dans un endroit nommé Shibuya 渋谷 devant la statue d'un chien appelé Hachiko (voici le lien d'un site super moche sur l'histoire de ce chien). Très bien mais alors là il me faut un nuage magique car d'une part mes points de vie sont au minimum et je n'ai aucune envie de me retrouver game over dans une contrée reculée peuplées de samurais dégénérés ! Et bien en fait cela a été d'une simplicité déconcertante : la station Shibuya et le chien Hachiko j'te les ai trouvé en moins de 2 heures, trajet compris !

30 min d'attente sur ce lieu de rendez-vous priviligié des adolescents tokyoites, devant ce chien et ces écrans géants qui font la réputation de cette place. Marc arrive, me conduit dans un train direction le campus où je vais effectuer mon stage pendant ces 5 mois. Une fois arrivé -30 min de trajet- j'en profite pour m'éclipser aux toilettes et faire ce qu'il y avait à faire, cracher ces charbons ardents de mes tripes. Cela n'a pas changé grand chose, il faut bien l'avouer. Cela ne m'a permis d'avoir la grande classe non plus devant toutes les personnes que Marc m'a présenté et en particulier devant le professeur Toshiharu Kagawa 香川 qui me fournit un endroit où loger. J'apprends d'ailleurs à ce moment là que je vais habiter en collocation avec 2 chinois et 1 japonais. Le temps d'envoyer 2-3 sms et on me conduit dans mon home-sweet-home japonais. Je pensais fermement enfin pouvoir m'allonger et retrouver mes forces et un pH neutre dans mon intestin. Mes illusions s'évanouirent en un instant quand Marc m'annonça que l'on retournait sur le campus pour que je mémorise le chemin à pied : 20 min aller, 20 min retour !! Ahhhhh, je veux pas !!! Bon je l'ai fait et l'expression "s'écrouler dans un lit" a pris tout son sens ici.

Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi. A mon réveil l'un des chinois et le japonais étaient présents : présentations, explication de ma venue dans ce beau pays etc. Puis le second chinois est rentré, je l'avais rencontré plus tôt dans l'après-midi. L'ambiance est détendue, je me sens déjà un peu comme chez moi et cette impression sera accentuée lorsque le professeur Kagawa fit un tour sur les coups de 22h pour voir si j'étais bien installé. Il a une bonne humeur communicative.

On me fait goûter de la cuisine chinoise et c'est l'occasion pour moi d'utiliser pour la 1ère fois des baguettes.

Vient l'heure de se coucher, je dis bonne nuit à Li Xin, Han Hao et Asano. Je ne crois pas avoir rêver de geisha cette nuit-là.

11/4/2006 - Jour 2
J'ai été réveillé par une dizaine de gars, des plombiers ou quelque chose dans le style. J'ai ouvert la porte en calbute et t-shirt à peine enfilé. Je comprenais que dalle et je ne savais pas si je devais les laisser entrer ou non. Leur chef me prête un portable et je tente de contacter le professeur Kagawa puis n'y arrivant pas (j'ai rarement eu affaire à un portable alors un portable japonais !) je décide d'essayer le portable de Marc. Il décroche, je lui explique la situation, je lui passe Mario, me repasse le combiné et je comprends enfin qu'ils changent toute la tuyauterie de l'immeuble. Je les laisse entrer, de toutes façons 3 types étaient déjà entrain de poser des tas de trucs dans tous les sens dans l'appart.

Au bout d'une heure, lorsqu'enfin je trouve dans mes divers guides les mots appropriés, je leur demande quand ils auront fini : ils m'annoncent midi et effectivement à midi et quart je peux enfin me préparer tranquillement pour me rendre sur le campus.

J'arrive à l'institut de technologie, j'y retrouve Marc et malheureusement je n'aurai pas de machine aujourd'hui. Il me fait alors visiter la station virtuelle, 3-4h dans cet endroit pour pas y voir grand chose, en tout cas rien de transcendant. J'en apprends un peu plus sur ce qu'on attend de moi, c'est déjà cela.

17h45, mon premier tremblement de terre, rien de bien méchant mais cela impressionne son sham. Sinon toujours la pluie et la grisaille et j'apprends que j'ai loupé le temps des cerisiers à 2 semaines près.

12/4/2006 - Jour 3
Rien de spécial, il fait toujours gris. Avec Marc nous nous rendons à Nakayama 中山 pour faire ma Alien Registration Card. Sinon mes collocataires ne regardent que la télé, mangent bruyament -slurp !-, n'écoutent pas de musique. Je me disais au moins tomber sur des hardcore gamers, mais non, pas une seule console à l'horizon, aucune connexion au net (ce qui n'est pas forcément un mal). Des étudiants studieux. Je me trompe peut-être...

13/4/2006 - Jour 4
Toujours pas de machine et mine de rien on est déjà jeudi, j'ai l'impression d'être à Alcatel ! Par contre je pense avoir trouvé le lieu de mes prochaines escapades : dans un premier temps il me faut un appareil photo or d'après ce que j'ai pu lire, Shinjuku 新宿 semble l'endroit indiqué.

15/4/2006 - Jour 6
J'ai trouvé un appareil photo à Shinjuku 新宿 !! Bon par contre les prix sont les mêmes qu'en France. Ensuite retour sur Shibuya 渋谷 à pied en passant par Yoyogi Park. Puis une petite virée sur Harajuku 原宿 où, parait-il, on tombe sur la jeunesse déjantée de Tokyo. Mouaip ils doivent encore hiverner...

Cette promenade a confirmé le gigantisme de cette mégalopole : des bâtiments énormes, des parcs de la taille de mon village, des japonais partout mais sans leur Nikon accroché à leur cou, warfff, cela bouge de tout côté !! Il y a de la musique d'ascenseur dans chaque magasin, dans chaque station de métro ou de train, des gazouillis aux passages piétons et les ponctuels mini-tremblements de terre donnent la sensation d'être embarqué sur un navire de 1500km de long.

Bon et puis les filles ?? Comme partout, des moches, des laides, des vieilles, des courbées, des qui rigolent comme des connes, et puis de sublimes filles. En tant qu'européen je suis censé toutes les faire tomber. En tant que sham, quetchi.

Je rentre, il est 20h30 : incroyable !!! J'étais persuadé qu'il était au moins 22h ?! En fait tout s'explique par l'heure d'été française : étant donné que nous avançons notre montre de 2h, le soleil se couche plus tard or ici à 19h tu peux sortir ton télescope pour mater les étoiles et compter les cratères de la lune (ou le contraire si tu n'as vraiment rien à faire). 20h30 un samedi soir chez soi, aucun bar à l'horizon, aucun colloc, la fête du slip troué en quelque sorte...

Bon allez, quelques photos de Tokyo !!!

Alors aucune idée s'il s'agit véritablement d'une salle de gym ou non mais en tout cas les japonais font vraiment des bâtiments bizarres...


Un autre immeuble sorti de l'espace.

Un train qui passe, rien de spécial...

Une rue près de chez moi : les distributeurs sont partout !!

08 avril 2006

L'avant

Ouverture d'un blog, d'un énième blog, pour raconter des trucs et montrer des bidules. Je commence dans la foulée : je pars au Japon dans une trentaine d'heures. 5 mois pour un stage.

Je vous offre un tour dans ma tête :
content/peur/bouh/arg!/maiscestgénial!/panique/jeleprendscepulloupas?/
bière/burp/paspossible/tsunamisettoutletremblement/resterjereste/
nonjepars/commentonditbonjourenjaponaisputain/ilestoùmonvisa???/
cestquoiquejoublie?/9700bornes/jeuxvideos/mangas/sushis/
pitiéuneflamsunedernière/rebière/saké/métroàgogo/blblblbl/
aaaaaahhhhhhhh!!
En gros je flippe ma race.
Allez je replonge dans mes bagages infernaux !