Peut-être que certains d'entre vous se demandent ce que je fous au Japon !? Si mon blog vous laisse penser que j'y suis pour 5 mois de vacances, vous avez tout faux, je passe même la majorité de mon temps devant un écran d'ordinateur à développer un programme informatique. Jusqu'à présent j'ai évité de parler de mon activité à l'institut de technologie de Tokyo car j'estime le sujet comme très peu intéressant pour les néophites. Exemple : "Trop fort, aujourd'hui j'ai écrit un script Ant pour compiler en C++ les librairies QGLViewer et Qt sur toutes les plateformes, c'est trop de la balle !!". Et paf ! je viens de perdre 80% de mes lecteurs !! Et comme chacun sait, plus j'ai de lecteurs, plus on me lira !
Alors quelle est la raison de ce post ?
J'ai repris mes études cette année afin, d'une part, de terminer mon cursus universitaire et, d'autre part, de partir à l'étranger. Il m'a fallu plus d'un an pour me retrouver sur les terres nippones et le parcours administratif fut des plus complexes. Mais l'aide décisive de quelques personnes me permit de réaliser la plus grande part de mon objectif, en espérant ne pas chuter sur la dernière marche et de ce fait ne pas obtenir mon diplôme à la rentrée scolaire !
Mon stage de fin d'études a pour sujet l'interaction et, plus spécifiquement, la navigation dans un monde virtuel. Qu'est-ce qu'un monde virtuel ? Pour ceux ayant déjà joué aux jeux vidéo, tout Doom-like est proche de cette idée : vous vous déplacez dans un monde en 3 dimensions, vous devez pousser des portes, prendre des ascenseurs etc. Mais l'environnement matériel est différent, vous n'êtes plus assis devant un moniteur, vous êtes littéralement plongés dans un monde virtuel car vous êtes debouts devant des écrans géants qui peuvent parfois vous entourer complétement. D'autres dispositifs peuvent par exemple déterminer la position de vos mains dans l'espace, la motion capture pour ne pas la citer. Dans de telles conditions les claviers et souris d'ordinateur deviennent peu pratiques et surtout vous font perdre l'illusion d'être "réellement" dans un autre monde. Je travaille ainsi sur l'élaboration d'outils virtuels qui ont pour vocation de remplacer complétement ou en partie les périphériques incriminés. Je me focalise en ce moment sur un guidon virtuel afin de pouvoir se mouvoir et déplacer des objets.
Voici la gueule de mon volant virtuel :

OK, mais je n'ai toujours pas répondu à la question !!?
Comme dans tout projet, il faut à un moment rendre compte de ce que l'on a fait, faire un rapport ou présenter son travail lors d'une réunion, en bref passer à la casserole. Et, dernièrement, j'ai eu mon épreuve du feu, j'ai fait une présentation en anglais devant 20 japonais en furie, ou presque...
5/7/2006 - Jour 86
1 semaine de travail avec Marc pour améliorer mon support de présentation, pour choisir les bons termes, pour l'agrémenter d'illustrations et de vidéos explicatives. Mais le seul quart d'heure d'entraînement oral 5 minutes avant le début de la réunion finirent de me persuader de mon faible niveau en anglais. Et qui est l'abruti qui m'a poussé à bredouiller des inepties informatiques devant une salle pleine de nippons ? Et bin c'est moi !!
Je suis parfaitement conscient de ma nullité lorsqu'il s'agit de faire un exposé, ainsi j'ai décidé d'affronter ma peur sur son propre terrain.
Ma présentation fut la quatrième et la dernière de la matinée : le maudit portable que l'on me confia pour l'occasion mis 5 bonnes minutes pour sortir du mode veille et bien évidemment toutes les applications que j'avais au préalable démarrées pour gagner du temps s'étaient évanouies. 10 minutes plus tard, je pus -mais casse-toi !- enfin débuter : j'ai parlé 15 minutes tout au plus et il va de soi que ma 1ère vidéo ne s'afficha pas sur le rétro-projecteur, autrement c'était moins drôle ! Quelques réglages effectués adroitement par un japonais à l'aise sur un système d'exploitation parlant sa langue me permirent d'éviter un autre accroc sur ma seconde vidéo. Encore 10 minutes de questions et l'épreuve arriva à son terme. A en juger par un "Good job !" d'un japonais et d'une coréenne, je m'en suis pas trop mal sorti. Marc m'a débriefé en m'énumérant les différents défauts de ma "performance" et conclua sur un "c'était pas trop mal, je m'attendais à pire". Personnellement je me suis trouvé à chier mais j'ai la satisfaction d'avoir dépassé mon appréhension.
Mais le plus instructif fût la réunion en elle-même, je dois avouer que j'ai été profondément surpris du déroulement d'un meeting japonais ! Une présentation japonaise suit dans l'absolu la même logique qu'une présentation européenne, un temps où l'intervenant expose son idée et un temps pour les questions. Mais ici le temps des questions durent au bas mot une demi-heure !! Et personne n'en pose !!!! Ou du moins seuls 2-3 personnes se risquent à prendre la parole. Résultat, il peut se passer 5 minutes dans un silence total, c'en est presque effrayant ! De plus j'ai pu assister à une séance de lynchage d'un élève qui n'avait pas fait son travail mais, sans les traductions de Marc, en aucune mesure je n'aurais pu prendre conscience de la dimension de l'événement : les mots étaient durs et cassants mais le sourire était permanent, presque figé et le ton tout aussi neutre qu'auparavant. Des rires ont mêmes fusés et ce que j'avais pris pour une conclusion de la réunion dans la bonne humeur s'est avéré être un rappel à l'ordre ! Stupéfiant...
Alors quelle est la raison de ce post ?
J'ai repris mes études cette année afin, d'une part, de terminer mon cursus universitaire et, d'autre part, de partir à l'étranger. Il m'a fallu plus d'un an pour me retrouver sur les terres nippones et le parcours administratif fut des plus complexes. Mais l'aide décisive de quelques personnes me permit de réaliser la plus grande part de mon objectif, en espérant ne pas chuter sur la dernière marche et de ce fait ne pas obtenir mon diplôme à la rentrée scolaire !
Mon stage de fin d'études a pour sujet l'interaction et, plus spécifiquement, la navigation dans un monde virtuel. Qu'est-ce qu'un monde virtuel ? Pour ceux ayant déjà joué aux jeux vidéo, tout Doom-like est proche de cette idée : vous vous déplacez dans un monde en 3 dimensions, vous devez pousser des portes, prendre des ascenseurs etc. Mais l'environnement matériel est différent, vous n'êtes plus assis devant un moniteur, vous êtes littéralement plongés dans un monde virtuel car vous êtes debouts devant des écrans géants qui peuvent parfois vous entourer complétement. D'autres dispositifs peuvent par exemple déterminer la position de vos mains dans l'espace, la motion capture pour ne pas la citer. Dans de telles conditions les claviers et souris d'ordinateur deviennent peu pratiques et surtout vous font perdre l'illusion d'être "réellement" dans un autre monde. Je travaille ainsi sur l'élaboration d'outils virtuels qui ont pour vocation de remplacer complétement ou en partie les périphériques incriminés. Je me focalise en ce moment sur un guidon virtuel afin de pouvoir se mouvoir et déplacer des objets.
Voici la gueule de mon volant virtuel :

OK, mais je n'ai toujours pas répondu à la question !!?
Comme dans tout projet, il faut à un moment rendre compte de ce que l'on a fait, faire un rapport ou présenter son travail lors d'une réunion, en bref passer à la casserole. Et, dernièrement, j'ai eu mon épreuve du feu, j'ai fait une présentation en anglais devant 20 japonais en furie, ou presque...
5/7/2006 - Jour 86
1 semaine de travail avec Marc pour améliorer mon support de présentation, pour choisir les bons termes, pour l'agrémenter d'illustrations et de vidéos explicatives. Mais le seul quart d'heure d'entraînement oral 5 minutes avant le début de la réunion finirent de me persuader de mon faible niveau en anglais. Et qui est l'abruti qui m'a poussé à bredouiller des inepties informatiques devant une salle pleine de nippons ? Et bin c'est moi !!
Je suis parfaitement conscient de ma nullité lorsqu'il s'agit de faire un exposé, ainsi j'ai décidé d'affronter ma peur sur son propre terrain.
Ma présentation fut la quatrième et la dernière de la matinée : le maudit portable que l'on me confia pour l'occasion mis 5 bonnes minutes pour sortir du mode veille et bien évidemment toutes les applications que j'avais au préalable démarrées pour gagner du temps s'étaient évanouies. 10 minutes plus tard, je pus -mais casse-toi !- enfin débuter : j'ai parlé 15 minutes tout au plus et il va de soi que ma 1ère vidéo ne s'afficha pas sur le rétro-projecteur, autrement c'était moins drôle ! Quelques réglages effectués adroitement par un japonais à l'aise sur un système d'exploitation parlant sa langue me permirent d'éviter un autre accroc sur ma seconde vidéo. Encore 10 minutes de questions et l'épreuve arriva à son terme. A en juger par un "Good job !" d'un japonais et d'une coréenne, je m'en suis pas trop mal sorti. Marc m'a débriefé en m'énumérant les différents défauts de ma "performance" et conclua sur un "c'était pas trop mal, je m'attendais à pire". Personnellement je me suis trouvé à chier mais j'ai la satisfaction d'avoir dépassé mon appréhension.
Mais le plus instructif fût la réunion en elle-même, je dois avouer que j'ai été profondément surpris du déroulement d'un meeting japonais ! Une présentation japonaise suit dans l'absolu la même logique qu'une présentation européenne, un temps où l'intervenant expose son idée et un temps pour les questions. Mais ici le temps des questions durent au bas mot une demi-heure !! Et personne n'en pose !!!! Ou du moins seuls 2-3 personnes se risquent à prendre la parole. Résultat, il peut se passer 5 minutes dans un silence total, c'en est presque effrayant ! De plus j'ai pu assister à une séance de lynchage d'un élève qui n'avait pas fait son travail mais, sans les traductions de Marc, en aucune mesure je n'aurais pu prendre conscience de la dimension de l'événement : les mots étaient durs et cassants mais le sourire était permanent, presque figé et le ton tout aussi neutre qu'auparavant. Des rires ont mêmes fusés et ce que j'avais pris pour une conclusion de la réunion dans la bonne humeur s'est avéré être un rappel à l'ordre ! Stupéfiant...
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